mardi 29 août 2017

La Recluse de Wildfell Hall d'Anne Brontë [Coup de Coeur]



Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall ? D'où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils ? Son arrivée alimente toutes les rumeurs dans la petite commune et éveille l’intérêt d'un cultivateur, Gilbert Markham. Nait entre eux un amour qu'elle refuse de toutes ses forces. De plus, la famille de Gilbert s'oppose à cette relation et, petit à petit, Gilbert se met lui-même à douter de sa secrète amie. Pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? Entretiendraient-ils une liaison ? 


Si j'aime Jane Austen, j'aime encore plus les sœurs Brontë
Charlotte a donné vie à mon héroïne absolue sous les traits de Jane Eyre et Emily m'a bouleversé avec ses personnages torturés par leurs passions destructrices dans Les Hauts de Hurlevent
Ces deux sœurs ont tellement marqué ma vie de lectrice que j'ai forcément voulu faire durer le plaisir et j'ai sauté sur l’œuvre de la troisième. 
Je me suis alors penchée sur Agnès Grey, son premier roman, et à la fin de ma lecture... je me suis dit que forcément, sur trois sœurs, toutes ne pouvaient pas être des génies de la littérature. 
Puis est arrivé La Recluse de Wildfell Hall !
Et là, l'expression jamais deux sans trois n'a jamais aussi bien prit tout son sens ! 

Sur la quatrième de couverture, il est écrit que ce roman "analyse sans concession la place des femmes dans la société victorienne" et qu'il est "considéré comme l'un des premiers romans féministes". Promesse tenue !
J'ai vraiment été surprise du ton et de la prise de position de l'auteur, surtout pour l'époque et sachant qu'elle était la plus pieuse des trois sœurs. Même Charlotte lui en voudra d'avoir fait publié un roman qui défi autant la morale.
De plus, si vous connaissez un peu les sœurs Brontë, vous savez sans doute que cette grande famille comptait un frère, Branwell, dont la déchéance a inspiré Anne pour ce roman.

Et Anne nous dépeint cette déchéance sans prendre de gants, teintée de peur et de violence. Elle expose les faits sans rien nous épargner et si aujourd'hui cela ne nous semble pas révolutionnaire, il ne faut pas oublier de se mettre dans le contexte de l'époque pour se rendre compte qu'Anne ni va vraiment pas de main morte.   

Si suivre Gilbert Markham au début et à la fin du roman ne m'a pas déplut bien que je n'ai pas du tout aimé ce personnage, la majorité du récit se fait à travers le manuscrit de Mrs Graham, la fameuse recluse, qui livre son histoire et son parcours chaotique en n'omettant aucun détail.  
Son histoire est vraiment haletante et même si beaucoup de dénouements sont assez prévisibles, une forte empathie se crée avec ce personnage, même si on ne comprend pas toujours ses choix. Mais ce qui fait d'elle un personnage attachant, c'est justement son caractère juste et droit, sa bonté et son aptitude à voir ce que les gens ont de meilleur en eux, de garder espoir et de croire qu'ils peuvent changer. 

On retrouve également cette petite société mesquine qui se nourrit de ragots, ne juge que sur les apparences et se permet de donner des leçons sur un style de vie qu'ils condamnent d'après leur seule vision étriquée ou celle que leur dicte le vicaire du village. 
Certains personnages sont d'une malveillance et d'une méchanceté malsaine, là où d'autres sont de véritables agneaux naïfs qui finissent par se faire prendre au piège. 
Et n'allez pas croire que les femmes sont systématiquement celles qui subissent la perfidie des hommes, certaines d'entre elles en prennent aussi pour leur grade. 

J'ai un peu l'impression de partir dans tous les sens (ce qui arrive très souvent lorsque ma lecture a été un coup de cœur, j'ai une dizaine d'informations qui fusent dans ma tête et je n'arrive plus à faire le tri), mais il y a tellement de choses à relever dans ce roman qu'il me faudrait des jours pour achever cet article, sans parler du risque de vous spoiler. 
Pour conclure je dirais que j'ai passé un merveilleux moment avec ce livre, tiraillée entre l'envie de le finir au plus vite pour connaitre le dénouement, et la tristesse de devoir le refermer pour le ranger. 
C'est un roman comme je les aime, avec une histoire haletante, des personnages attachants et un message profond, à la fois subtil et percutant.

Madame C.

samedi 12 août 2017

Le Nom de la Rose d'Umberto Eco



En l'an de grâce et de disgrâce 1327, rien ne va plus dans la chrétienté. Des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes.
Lorsque Guillaume de Baskerville, accompagne de son secrétaire, arrive dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie - que tout l'Occident admire pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque -, il est aussitôt mis à contribution par l'abbé.
La veille, un moine s'est jeté du haut des murailles. C'est le premier des assassinats qui seront scandés par les heures canoniales de la vie monastique. Crime, stupre, vice, hérésie, tout va advenir en l'espace de sept jours. 


Lorsque j'achète des livres, j'ai beaucoup de mal à ne pas suivre ma wishlist. Il peut m'arriver de craquer sur certains qui n'y sont pas, mais je ne me laisse jamais tenter par l'avis d'un libraire par exemple. Et même lorsque l'on me conseille un livre, j'ai toujours besoin de faire beaucoup de recherches pour qu'il suscite sérieusement mon intérêt. 
C'est souvent risqué de m'offrir un livre sans s'en tenir à ma liste et il faut bien me connaitre pour viser juste. 
Je suis très difficile en lecture et c'est là tout le problème: mon entêtement à ne pas sortir de ma zone de confort me fait passer à côté de bons livres. C'est ce qui aurait pu se passer avec le Nom de la Rose d'Umberto Eco
Mes parents me l'ont offert pour mon anniversaire, et mon père avait beau me répéter que j'allais aimer, me chanter les louanges de ce livre dont il avait vu l'adaptation, intérieurement je ne pouvais m’empêcher de craindre une mauvaise lecture. 
Et bien je dois vous dire que j'ai bien failli passer à côté d'un chef d’œuvre qui a été pour moi un véritable coup de coeur ! 


"Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais pour être soumis à examen. Devant un livre, nous ne devons pas nous demander ce qu'il dit mais ce qu'il veut dire". 


J'ai passé un merveilleux moment avec ce livre. Je n'ai relevé aucun point négatif durant ma lecture mais par contre, j'ai pris des notes ! 
Des notes de lecture, mais aussi de vocabulaire ! 
J'ai eu des échanges autour de ce roman et beaucoup de personnes n'osent pas se lancer à cause de son aspect complexe et de son vocabulaire religieux.  
C'est vrai que certains mots nécessitent de faire quelques recherches, mais ils n'entravent ni la lecture, ni la compréhension du texte et surtout, ils permettent d'apprendre un tas de choses vraiment intéressantes. 

Et puis, le vocabulaire religieux et les discours théologiques ne représentent pas la majeur partie du livre. 
Vous mènerez aussi une enquête aux côtés de Guillaume de Baskerville et de son secrétaire Adso de Melk, qui sont deux personnages vraiment très attachants ! 
Sept jours au sein d'une Abbaye isolée, qui renferme une étrange bibliothèque interdite aux allures de labyrinthe et dans laquelle ont lieux des phénomènes inexpliqués.
Ne me dites pas que là, je n'ai pas titillé votre curiosité ?

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère gothique du livre avec l'abbaye enneigé et brumeuse, et les différents décors comme la bibliothèque, la crypte ou le laboratoire.
Si vous aimez le Moyen-Âge je pense que vous trouverez l'ambiance de l'époque parfaite et maitrisée.
Comme je l'ai mentionné plus haut, les personnages sont vraiment très attachants et je suis sûre que Guillaume de Baskerville vous rappellera sur certains points Sherlock Holmes.
Et puis, qui dit bibliothèque dit livres. Et justement, les livres ont leur part de mystère dans ce roman.

J'espère que toutes ces petites révélations vous auront donné envie de lire ce roman, il vaux vraiment le coup et comme d'habitude lorsqu'un livre est un coup de coeur, j'ai l'impression de ne pas en avoir assez parlé, de ne pas lui avoir correctement rendu justice et pourtant, pour que le mystère reste entier, il ne faut pas trop en dévoiler !

Pour conclure, je vous encourage vraiment à tenter l'aventure avec ce roman, il est vraiment fantastique et ne baissez pas les bras parce qu'il vous semble compliqué. Il n'y a rien d'insurmontable dans cette lecture !

Madame C.