dimanche 15 octobre 2017

Trilogie de Corfou de Gerald Durrell [Coup de Coeur]



A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Lawrence Durrell, futur auteur du Quatuor d'Alexandrie, fuit l'hiver anglais avec sa mère, sa sœur Margo, cœur d'artichaut, ses frères Leslie, autoritaire chasseur en herbe, et "Gerry", éminent zoologiste d'une douzaine d'années. Il s’installent à Corfou, jardin d’Éden au beau milieu de la mer Ionienne. Là, le benjamin de la tribu part à la conquête de son île et de sa grouillante faune. Les souvenirs qu'il a conservés de cette époque enchanteresse ont donné naissance à des mémoires en trois volumes, adoubés par des générations de lecteurs, adultes et enfants confondus. 


Si vous avez un petit coup de mou ou que la grisaille de l'automne vous déprime un peu, cette trilogie est faites pour vous ! 
Ici pas de prise de tête, Gerald Durrell nous plonge dans ses souvenirs et c'est drôle, léger, ça ne vous fera que du bien ! 
Cette trilogie se lit très rapidement et vous pouvez vous plonger dans chaque livre dans l'ordre que vous voulez. Il ne s'agit pas ici de tomes qui se suivent. Gerald Durrell revient sur des souvenirs qu'il n'a pas mentionné dans les tomes précédents, alors pas de chronologie particulière mais des scènes piochées au fil de ses pensées. 

Pour ceux qui seraient réticents à lire une autobiographie, je vous rassure, on ne se rend même pas compte que s'en est une ! 
Ici pas d’introspections, pas de psychanalyse ni de regards douloureux sur les fantômes du passé, tout n'est que légèreté. 
Gerald Durrell était un petit garçon très curieux, qui s'émerveillait de tout, et partir avec lui vagabonder dans l'ile pour découvrir les animaux qu'il se plaisait à observer, c'est une véritable partie de plaisir. 
Loin de s'ennuyer, on découvre des tas de choses sur la faune locale et on découvre des paysages magnifiques, mais aussi des coutumes et des personnages Corfiotes. 
Corfou est un personnage à part entière, et après votre lecture, vous aurez une folle envie d'aller y passer vos vacances (sauf si vous n'êtes pas fans des scorpions et des araignées en tout genre !). 

La famille Durrell est aussi très attachante. C'est une famille complètement excentrique à qui il arrive des aventures qu'on peine à croire réelles tellement elles sont improbables ! 
Les situations dans lesquelles ils se retrouvent vous feront mourir de rire ! Le petit Gerald en étant souvent indirectement la cause à force de ramener tout un tas de bestioles à la villa, quitte à transformer la maison familiale en véritable ménagerie ! 
J'avoue que certains personnages son très agaçants, mais ils arrivent toujours à rattraper ce défaut par leurs aventures. 
La sœur, Margo, bien qu'elle soit agaçante au point de vouloir la baffer, est tellement idiote qu'on ri de sa naïveté. 
J'avoue que Larry, le frère ainé, est celui qui m'a le plus donné des envies de meurtres avec son égoïsme et sa mauvaise foi, mais il m'a tellement fait rire ! En une phrase il a réussi à me déclencher un fou rire à une heure et demie du matin, au grand dam de mon mari que j'ai réveillé en sursaut ! Ahah ! 

Je peux vous dire que lorsque j'ai refermé le dernier tome, j'avais les larmes aux yeux et le cœur lourd de devoir quitter cette famille si attachante et cette île grecque coupée du monde. 
Je vous conseille cette trilogie les yeux fermés et je la conseille à absolument tout le monde. C'est impossible de ne pas craquer pour cette famille atypique et ce petit garçon passionné. Parce qu'au-delà de nous raconter ses souvenirs sur l'ile grecque, le petit Gerry nous partage avant tout sa passion pour les animaux, qui deviendra son métier. 

Madame C.

mardi 19 septembre 2017

Chéri de Colette



Léa de Lonval, une courtisane de près de cinquante ans, est la maitresse de Fred Peloux, appelé Chéri. A mesure qu'elle éprouve le manque de conviction croissante de son jeune amant, Léa ressent, avec un émerveillement désenchanté et la lucidité de l'amertume, les moindres effets d'une passion qui sera la dernière. Pourtant il suffira à Chéri d'épouser la jeune et tendre Edmée pour comprendre que la rupture avec Léa ne va pas sans regrets. 


Petite pause dans mon mois spécial relecture avec Chéri de Colette. Ce n'était pas du tout prévu, mais lorsqu'on me l'a proposé en lecture commune, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion ! 

Je ne sais pas trop comment parler de ce livre parce qu'il est assez différent de ce que je lis d'habitude, à savoir qu'ici l'intrigue... je dirais qu'il n'y en a pas vraiment. Tout est dans l'ambiance. 

J'ai trouvé qu'il était surtout question d'une époque, la belle ! Mais aussi de sa fin, au sein du cercle d'anciennes demi-mondaines.
La langueur de Léa donne le ton du roman, et c'est d'une douceur, d'une beauté qui laisse songeur.
Colette choisi ses mots à la perfection. Qu'il s'agisse de la décoration d'une pièce, de la moue d'un visage ou des rêveries des personnage, l'image est nette. Tellement nette qu'on a le sentiment de sentir la chaleur du soleil sur sa peau, l'odeur d'un chocolat mousseux ou la douceur d'un tissu soyeux.
Chaque ligne est un pure délice !

Je crois que c'est la première fois que j'aime un roman pour sa plume plutôt que son histoire. Déjà parce que je n'ai pas vraiment trouvé cette rupture très originale, mais surtout parce que le personnage de Chéri m'est insupportable ! J'ai trouvé que Léa était bien mieux sans ce gamin complètement égoïste et immature. Une vraie tête à claque !
Alors forcément, lorsque l'on n'aime qu'un personnage sur deux dans un couple, difficile d'avoir de la peine pour leur rupture.

Mais il y a aussi Léa, qui est une merveille, un pure bijou, à l'image du texte. Elle colle parfaitement à l'image que je me fais des cocottes, belle et raffinée avec un caractère bien trempé. Tout m'a charmé chez elle.

Même si l'histoire ne m'a pas vraiment passionnée, je vous recommande ce livre, qui n'est pas très long, pour la merveilleuse plume de Colette ! C'était la première fois que je la lisais et ce ne sera certainement pas la dernière !

Madame C.

mardi 12 septembre 2017

La Religieuse de Diderot



Un de ses amis, le marquis de Croismare, s'étant intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré, Diderot eut l'idée facétieuse, en 1760, de lui adresser des lettres prétendument écrites par la religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et l'écrivain, pris à son propre piège, finit par composer les mémoires que Suzanne Simonin était censée avoir écrits à l'attention de Croismare.
"Effrayante satire des couvents" - la formule est de Diderot -, ce roman d'une destinée malheureuse est d'une impitoyable vérité. Mais d'une vérité également engagée, car derrière la voix de Suzanne résonne celle de l'auteur lui-même, qui ne consent pas à voir l'épanouissement humain entravé par l'enfermement ni les exigences de la nature bafouées par les complaisances conjointe des familles de l’Église.  Diderot y est présent tout entier. 


Pour la seconde fois cette année, j'ai décidé de consacrer ce mois de septembre à des relectures. J'ai envie de redécouvrir des livres oubliés et de faire un peu de tri dans ma bibliothèque. 
Et j'ai d'ailleurs eu le plaisir de commencer par une lecture commune ! C'était ma première et c'est vraiment agréable de pouvoir échanger sur ses impressions et voir les différents sentiments que peuvent susciter la même lecture. 

Et je peux vous dire que La Religieuse a de quoi en susciter !
Tantôt martyrisée par une supérieure cruelle puis par une autre tournée vers les plaisirs saphiques, Suzanne va connaitre bien des tourments en épousant cette voie qu'elle n'a pas choisi.  
C'est un récit à la fois poignant et dérangeant; le parcours de Suzanne m'a à la fois révolté et profondément gêné.
Cette jeune fille est d'une naïveté et d'une innocence qui peine face à la perfidie des personnages qu'elle rencontre. Mais Suzanne, sous ses apparences de petite chose fragile, a aussi une grande force de caractère. Elle ne cherche jamais la vengeance et pardonne même à ses pires bourreaux. Son caractère a de quoi dérouter pour une femme qui cherche à tout prix à rompre ses vœux et pourtant, même si je suis sure que sa naïveté en agacera plus d'un, Suzanne est vraiment très attachante.

En ce qui concerne la plume de Diderot, j'ai été agréablement surprise de voir qu'elle n'avait rien de compliqué. Elle est très fluide et il n'y a aucune difficulté à la comprendre. Pas de phrases alambiquées ou de vocabulaire qui nécessite d'avoir plus souvent le nez dans un dictionnaire que dans le bouquin !

Le ton du roman m'a aussi beaucoup étonné. J'ai trouvé que Diderot n'y allait pas de main morte lorsqu'il s'agissait de décrire les souffrances de Suzanne. Je pense que c'est sans doute amplifié par le fait que ça se passe dans un couvent et que contrairement à Suzanne, le lecteur est loin d'être aussi naïf, mais certains passages m'ont horrifiés et d'autres mis vraiment mal à l'aise.
Pour moi la deuxième partie a vraiment été la plus dérangeante; Suzanne est dans l'ignorance totale de ce qui lui arrive. Elle sent au fond d'elle un malaise et en même temps, elle est persuadée que ce qu'elle fait avec sa supérieure est totalement innocent.

J'ai tout de même un point négatif à relever : la fin de l'histoire est très rapide. Je ne vais pas spoiler mais les événements du dénouement qui se passent en plusieurs jours voire en plusieurs semaines, tiennent en quelques pages alors que Diderot ne nous a épargné aucun détail des souffrances de Suzanne auparavant. Elle finit d'ailleurs assez brutalement, nous laissant un peu sur notre fin quant à l'avenir de la jeune femme.

Malgré tout, ce fut pour moi une très bonne relecture. L'histoire est prenante et Suzanne est très attachante.
C'est un livre bouleversant et à la portée de tous que je vous conseille sans hésiter !

Madame C.

mardi 29 août 2017

La Recluse de Wildfell Hall d'Anne Brontë [Coup de Coeur]



Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall ? D'où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils ? Son arrivée alimente toutes les rumeurs dans la petite commune et éveille l’intérêt d'un cultivateur, Gilbert Markham. Nait entre eux un amour qu'elle refuse de toutes ses forces. De plus, la famille de Gilbert s'oppose à cette relation et, petit à petit, Gilbert se met lui-même à douter de sa secrète amie. Pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? Entretiendraient-ils une liaison ? 


Si j'aime Jane Austen, j'aime encore plus les sœurs Brontë
Charlotte a donné vie à mon héroïne absolue sous les traits de Jane Eyre et Emily m'a bouleversé avec ses personnages torturés par leurs passions destructrices dans Les Hauts de Hurlevent
Ces deux sœurs ont tellement marqué ma vie de lectrice que j'ai forcément voulu faire durer le plaisir et j'ai sauté sur l’œuvre de la troisième. 
Je me suis alors penchée sur Agnès Grey, son premier roman, et à la fin de ma lecture... je me suis dit que forcément, sur trois sœurs, toutes ne pouvaient pas être des génies de la littérature. 
Puis est arrivé La Recluse de Wildfell Hall !
Et là, l'expression jamais deux sans trois n'a jamais aussi bien prit tout son sens ! 

Sur la quatrième de couverture, il est écrit que ce roman "analyse sans concession la place des femmes dans la société victorienne" et qu'il est "considéré comme l'un des premiers romans féministes". Promesse tenue !
J'ai vraiment été surprise du ton et de la prise de position de l'auteur, surtout pour l'époque et sachant qu'elle était la plus pieuse des trois sœurs. Même Charlotte lui en voudra d'avoir fait publié un roman qui défi autant la morale.
De plus, si vous connaissez un peu les sœurs Brontë, vous savez sans doute que cette grande famille comptait un frère, Branwell, dont la déchéance a inspiré Anne pour ce roman.

Et Anne nous dépeint cette déchéance sans prendre de gants, teintée de peur et de violence. Elle expose les faits sans rien nous épargner et si aujourd'hui cela ne nous semble pas révolutionnaire, il ne faut pas oublier de se mettre dans le contexte de l'époque pour se rendre compte qu'Anne ni va vraiment pas de main morte.   

Si suivre Gilbert Markham au début et à la fin du roman ne m'a pas déplut bien que je n'ai pas du tout aimé ce personnage, la majorité du récit se fait à travers le manuscrit de Mrs Graham, la fameuse recluse, qui livre son histoire et son parcours chaotique en n'omettant aucun détail.  
Son histoire est vraiment haletante et même si beaucoup de dénouements sont assez prévisibles, une forte empathie se crée avec ce personnage, même si on ne comprend pas toujours ses choix. Mais ce qui fait d'elle un personnage attachant, c'est justement son caractère juste et droit, sa bonté et son aptitude à voir ce que les gens ont de meilleur en eux, de garder espoir et de croire qu'ils peuvent changer. 

On retrouve également cette petite société mesquine qui se nourrit de ragots, ne juge que sur les apparences et se permet de donner des leçons sur un style de vie qu'ils condamnent d'après leur seule vision étriquée ou celle que leur dicte le vicaire du village. 
Certains personnages sont d'une malveillance et d'une méchanceté malsaine, là où d'autres sont de véritables agneaux naïfs qui finissent par se faire prendre au piège. 
Et n'allez pas croire que les femmes sont systématiquement celles qui subissent la perfidie des hommes, certaines d'entre elles en prennent aussi pour leur grade. 

J'ai un peu l'impression de partir dans tous les sens (ce qui arrive très souvent lorsque ma lecture a été un coup de cœur, j'ai une dizaine d'informations qui fusent dans ma tête et je n'arrive plus à faire le tri), mais il y a tellement de choses à relever dans ce roman qu'il me faudrait des jours pour achever cet article, sans parler du risque de vous spoiler. 
Pour conclure je dirais que j'ai passé un merveilleux moment avec ce livre, tiraillée entre l'envie de le finir au plus vite pour connaitre le dénouement, et la tristesse de devoir le refermer pour le ranger. 
C'est un roman comme je les aime, avec une histoire haletante, des personnages attachants et un message profond, à la fois subtil et percutant.

Madame C.

samedi 12 août 2017

Le Nom de la Rose d'Umberto Eco



En l'an de grâce et de disgrâce 1327, rien ne va plus dans la chrétienté. Des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes.
Lorsque Guillaume de Baskerville, accompagne de son secrétaire, arrive dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie - que tout l'Occident admire pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque -, il est aussitôt mis à contribution par l'abbé.
La veille, un moine s'est jeté du haut des murailles. C'est le premier des assassinats qui seront scandés par les heures canoniales de la vie monastique. Crime, stupre, vice, hérésie, tout va advenir en l'espace de sept jours. 


Lorsque j'achète des livres, j'ai beaucoup de mal à ne pas suivre ma wishlist. Il peut m'arriver de craquer sur certains qui n'y sont pas, mais je ne me laisse jamais tenter par l'avis d'un libraire par exemple. Et même lorsque l'on me conseille un livre, j'ai toujours besoin de faire beaucoup de recherches pour qu'il suscite sérieusement mon intérêt. 
C'est souvent risqué de m'offrir un livre sans s'en tenir à ma liste et il faut bien me connaitre pour viser juste. 
Je suis très difficile en lecture et c'est là tout le problème: mon entêtement à ne pas sortir de ma zone de confort me fait passer à côté de bons livres. C'est ce qui aurait pu se passer avec le Nom de la Rose d'Umberto Eco
Mes parents me l'ont offert pour mon anniversaire, et mon père avait beau me répéter que j'allais aimer, me chanter les louanges de ce livre dont il avait vu l'adaptation, intérieurement je ne pouvais m’empêcher de craindre une mauvaise lecture. 
Et bien je dois vous dire que j'ai bien failli passer à côté d'un chef d’œuvre qui a été pour moi un véritable coup de coeur ! 


"Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais pour être soumis à examen. Devant un livre, nous ne devons pas nous demander ce qu'il dit mais ce qu'il veut dire". 


J'ai passé un merveilleux moment avec ce livre. Je n'ai relevé aucun point négatif durant ma lecture mais par contre, j'ai pris des notes ! 
Des notes de lecture, mais aussi de vocabulaire ! 
J'ai eu des échanges autour de ce roman et beaucoup de personnes n'osent pas se lancer à cause de son aspect complexe et de son vocabulaire religieux.  
C'est vrai que certains mots nécessitent de faire quelques recherches, mais ils n'entravent ni la lecture, ni la compréhension du texte et surtout, ils permettent d'apprendre un tas de choses vraiment intéressantes. 

Et puis, le vocabulaire religieux et les discours théologiques ne représentent pas la majeur partie du livre. 
Vous mènerez aussi une enquête aux côtés de Guillaume de Baskerville et de son secrétaire Adso de Melk, qui sont deux personnages vraiment très attachants ! 
Sept jours au sein d'une Abbaye isolée, qui renferme une étrange bibliothèque interdite aux allures de labyrinthe et dans laquelle ont lieux des phénomènes inexpliqués.
Ne me dites pas que là, je n'ai pas titillé votre curiosité ?

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère gothique du livre avec l'abbaye enneigé et brumeuse, et les différents décors comme la bibliothèque, la crypte ou le laboratoire.
Si vous aimez le Moyen-Âge je pense que vous trouverez l'ambiance de l'époque parfaite et maitrisée.
Comme je l'ai mentionné plus haut, les personnages sont vraiment très attachants et je suis sûre que Guillaume de Baskerville vous rappellera sur certains points Sherlock Holmes.
Et puis, qui dit bibliothèque dit livres. Et justement, les livres ont leur part de mystère dans ce roman.

J'espère que toutes ces petites révélations vous auront donné envie de lire ce roman, il vaux vraiment le coup et comme d'habitude lorsqu'un livre est un coup de coeur, j'ai l'impression de ne pas en avoir assez parlé, de ne pas lui avoir correctement rendu justice et pourtant, pour que le mystère reste entier, il ne faut pas trop en dévoiler !

Pour conclure, je vous encourage vraiment à tenter l'aventure avec ce roman, il est vraiment fantastique et ne baissez pas les bras parce qu'il vous semble compliqué. Il n'y a rien d'insurmontable dans cette lecture !

Madame C.

dimanche 23 juillet 2017

L'Ile au Trésor de Robert Louis Stevenson



A la mort du pirate Billy Bones, le jeune Jim Hawkins met la main sur une carte au trésor et décide de partir à sa recherche à bord de l'Hispaniola. 
Mais Jim et ses compagnons ne sont pas les seuls à vouloir faire main basse sur le trésor et devront affronter certains membres de leur équipage, dont le terrible pirate John Silver.


Depuis un petit moment, j'ai littéralement l'impression de m'embourber dans mes lectures. 
Tout a commencé avec Moby Dick d'Hermann Melville. Offert pour mon anniversaire, je brulais d’impatience de le lire, attirée par la couverture magnifique et le résumé qui me promettait une aventure extraordinaire en mer. 
Alors je me suis jetée sur ce pavé de 900 pages, qui m'a très rapidement ennuyé ! Je ne vais pas m'étaler sur le sujet puisque j'espère faire un article sur ce livre, mais au bout de 250 pages, j'ai saturé et j'ai décidé de faire une pause. Je ne veux pas l'abandonner et persévérer, mais je sentais mon engouement pour la lecture dépérir au fil des pages. 
Frustrée de ne pas vivre ma grande aventure, je me suis alors tournée vers L'Île au Trésor
Et encore une fois... l'aventure n'était pas au rendez-vous. Ce n'est pas une déception, c'était plutôt plaisant mais ça reste pour moi une lecture axée jeunesse. 

Le livre est assez court, les personnages n'ont rien de bien extraordinaires et l'écriture est plutôt passe-partout. 
J'ai passé un bon moment, mais j'avoue que l'ennui n'était pas très loin. 
Je ne sais d'ailleurs pas trop quoi dire sur cette lecture que je n'ai ni aimé ni détesté, si ce n'est qu'elle reste légère, parfaite pour se vider la tête et embarquer pour une joyeuse expédition en mer. 

Je ne me suis pas particulièrement attachée au personnage principal, Jim Hawkins, qui, comme dans beaucoup de livres courts, n'a pas le temps d'évoluer, et pour ce qui est des autres personnages, je les trouve assez nombreux pour si peu de pages et leur sort ne m'a pas vraiment intéressé. 

En général, je n'aime pas les histoires aussi courtes et L'Île au Trésor en est le parfait exemple. 
On ne fait que survoler l'histoire, les personnages ne sont pas approfondis et les événements s'enchainent si vite qu'on a du mal à s'en imprégner. Aussitôt arrivés sur l'île, aussitôt repartis. 
J'aurais voulu vivre pleinement le voyage en mer à bord de l'Hispaniola, me retrouver à parcourir l'île sous une chaleur accablante, à percer les secrets de la carte au trésor et entendre les pirates parler des légendes des mers ou de capitaines sanguinaires. 
Mais non, le voyage se fait en deux temps trois mouvements, la découverte du trésor ne prend que quelques lignes et il est surtout question de survit face à une mutinerie 

Je pense que ce livre reste très bon pour un jeune public et une bonne mise en bouche pour ceux qui veulent s’essayer aux histoires de pirates. 

Je crois que pour le moment je vais laisser de côté les voyages en mer et me vider la tête avec autre chose pour pouvoir appréhender Moby Dick sous un nouveau jour ! 

Madame C.

mercredi 5 juillet 2017

La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils



Lors d'une soirée, Armand Duval s'éprend de la courtisane Marguerite Gautier. Les deux amants vont connaitre un amour sincère et passionné, l'un oubliant la réputation de sa famille, l'autre prête à abandonner sa vie tumultueuse. Mais cet amour interdit ne sera pas sans embûches. 


"Disparaissant dans notre amour, nous étions comme deux plongeurs obstinés qui ne reviennent à la surface que pour reprendre haleine". 

Ça faisait longtemps que je n'avais pas pleuré en lisant un livre. Il est rare que ça m'arrive mais parfois, le choix des mots est si bien maitrisé qu'il m'impacte au point de verser quelques larmes.
J'avoue qu'ici, j'en ai versé plus d'une tant la fin est bouleversante et pourtant au départ, je trouvais que cette histoire d'amour arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe.
J'avais l'impression de voir une petite fille accepter de jouer avec un petit garçon qui lui demandait d'être son amoureuse.

Et puis après quelques pages, j'ai compris.
Marguerite n'est pas le genre de femme qu'on amadoue avec de belles paroles. Elle connait trop bien les hommes pour croire aveuglément à leurs discours. Alors dès qu'elle rencontre Armand, jeune et naïf, elle voit en lui une chance d'être aimée pour ce qu'elle est et non pas pour ce qu'elle a à offrir.
Armand est sa dernière chance de connaitre le véritable amour.

"Devant vivre moins longtemps que les autres, je me suis promis de vivre plus vite".

Alors Marguerite et Armand vont vivre un amour sincère, ardent et passionné. Lui se moque de sa réputation de courtisane et n'hésite pas à défier sa famille, elle, abandonne sa vie luxueuse et débridée pour la pureté de leur amour.
Malgré quelques longueurs au milieu du livre, ce couple est vraiment plaisant à suivre.
Dès le début on connait le dénouement de leur histoire (on apprend dès les premières pages que Marguerite a succombé à sa maladie, c'est Armand qui racontera leur histoire à un inconnu) et pourtant, on l'occulte complètement tout au long du livre. Comme les personnages, on a l'impression que leur amour vaincra la maladie de Marguerite, on veut que ce soit le cas, mais malheureusement, le destin les rattrape.

Si Armand m'a souvent agacé par sa naïveté, il reste tout de même le seul homme désintéressé que Marguerite ai connu.
Quant à elle, elle est loin de l'image de la simple courtisane vénale. Elle sait jouer de ses charmes pour amadouer les hommes et ne leur offre que ce qu'elle accepte de leur donner, mais elle est capable d'avoir des sentiments sincères pour Armand.
Elle est capable de sacrifices bien plus nobles que de mener une vie vertueuse pour se repentir. Son courage et sa force ont de quoi émouvoir fasse à la bassesse et la stupidité d'Armand.
Non vraiment, la limite est mince avec lui entre la naïveté et la stupidité. Je suis dure avec lui, mais au final, je trouve qu'il ne la méritait pas tant que ça et malgré sa position méprisée de courtisane, Marguerite vaux bien mieux que lui !

Ça reste néanmoins une belle histoire d'amour et si vous avez aimé Moulin Rouge, je pense que vous aimerez cette histoire (par contre, ne vous imaginez pas la vie de cabaret avec des chansons d'amour et des paillettes).
J'ai lu qu’apparemment, Baz Luhrmann n'a jamais affirmé s'être inspiré de La Dame aux Camélias pour son film, pourtant, on  retrouve beaucoup de similitudes ! 

Il faut également savoir que La Dame aux Camélias, Marguerite Gautier, a vraiment existé. Il s'agit d'une courtisane du nom de Marie Duplessis, qui fut la maîtresse de l'auteur. Comme l'héroïne du roman, elle a succombé à la phtisie (à l'âge de 23 ans) dans l'indigence et l'oubli, elle qui fut autrefois célèbre dans tout Paris.

Madame C. 

jeudi 22 juin 2017

Un An Dans les Airs de Raphaël Albert, Jeanne-A Debats, Raphaël Granier de Cassagnac, Johan Heliot et Nicolas Fructus



Leur ballon emporté dans une violente tempête, Jules Verne, Julie Servadac, Nadar et Philippe Daryl se retrouvent prit au piège d'une cité volante et mystérieuse : Célesterre
Ils passeront une année entière à bord de cette étonnante ville aérienne qui n'aura de cesse de les surprendre et chercheront en parallèle à découvrir l'homme à l'origine de cette prouesse. 


Parcourir Un An Dans les Airs, c'est comme mettre la main sur un manuscrit oublié, découvrir un secret d'une valeur inestimable jalousement gardé depuis des années. 
En regroupant les lettres, photographies et illustrations de ses amis, Philippe Daryl nous révèle que la ville aérienne sur laquelle ils ont vécu pendant un an, aurait été une source inépuisable d'inspiration pour les voyages extraordinaires de Jules Verne
Mais ce qui rend tout cela encore plus incroyable, c'est que certains personnages cités ou ceux qui prêtent leur voix à cette histoire ont réellement existé.

Nadar, de son vrai nom Gaspard-Félix Tournachon était un caricaturiste et photographe, qui a tiré les portraits, entre autre, de Charles Baudelaire, Victor Hugo, Sarah Bernhardt, George Sand ou Guy de Maupassant
Philippe Daryl, de son vrai nom Paschal Grousset, était quant à lui, un journaliste et homme politicien.
Mais on retrouve également le photographe Eugène Disderi, le chimiste Eugène Turpin ou encore l'écrivain Charles Asselineau
Non seulement la présence de ces personnages permet de donner du crédit à l'histoire, mais elle nous pousse également à fouiller un peu dans l'Histoire de cette époque et de nous plonger dans l'ambiance du XIXème siècle.




J'aime aussi beaucoup l'idée d'avoir intégrer Jules Verne à l'histoire, sans pour autant en avoir fait le personnage principal. 
Lors de ce voyage aérien, on se rend compte que Jules Verne s'est énormément inspiré de Célesterre pour écrire ses romans, et pourtant, ces suggestions n'émanent pas de lui mais de Daryl qui reconnait certains lieux et certains personnages.

Si je devais tout de même trouver un petit point négatif, je dirais que l'histoire a un peu de mal à se mettre en route. 
Comme le récit se présente sous forme de carnet de bord, les personnages racontent les mêmes événements, mais d'un point de vu différent, alors on fait un peu de sur-place pendant quelques pages. 
C'est lorsqu'ils se retrouvent séparés que l'histoire avance.

Voilà, c'est tout pour la petite parenthèse négative ! 
Mais elle ne gâche en rien l'incroyable voyage à bord de cette cité aérienne. Et les illustrations de Nicolas Fructus y sont pour beaucoup ! Elles sont vraiment magnifiques et nous transportent plus encore dans l'ambiance Vernienne

Si vous aimez Jules Verne autant que moi, vous ne pouvez pas passer à côté de ce merveilleux livre.
C'est vraiment un très bel hommage à l’œuvre de Jules Verne et je suis certaine que vous ne serez pas déçu !  
En plus si vous avez la chance de tomber comme moi sur ce livre lors d'un Salon et que Nicolas Fructus est en dédicace, ne passez pas à côté de ce petit plaisir. Il y a un peu d'attente et pour ma part, je suis tombée sur le stand placé sous une serre un jour de grand soleil et j'ai faillis mourir de déshydratation mais ça valait le coup ! Ahah !
Je vous met d'ailleurs une photo de ma sublime dédicace (le joli ballon), en espérant que ça pourra un peu plus vous convaincre, et aussi pour me la péter ! Mouahah ! 





Madame C.

lundi 19 juin 2017

Martin Eden de Jack London



Martin Eden est un jeune marin pauvre et sans éducation, habitué à côtoyer la misère et la violence dans les bas-fonds. 
Un jour, après avoir défendu un riche jeune homme lors d'une querelle, il est invité à diner chez chez lui et fait la connaissance de Ruth, sa sœur, dont il tombe éperdument amoureux. 
Poussé dans son apprentissage par l'amour de sa belle, le jeune homme prend gout à cette nouvelle vie et ces progrès l’encouragent à caresser le rêve de vivre de sa plume.


Ce livre n'a pas été un coup de coeur et pourtant, je me suis pris une bonne claque. 
Jusqu'ici je n'avais lu que Croc-Blanc et L'Appel de la Forêt de Jack London, et si j'avais beaucoup aimé ces deux livres, leur format jeunesse avait formaté mon image de l'auteur. 
Attention, je ne dis pas que je méprisais cet auteur parce que je m'imaginais qu'il écrivait pour la jeunesse, mais une fois lu ses deux romans les plus connus, je ne me suis pas intéressé plus que ça à sa bibliographie. 
Jusqu'à ce que la booktubeuse Lemon June nous parle avec tant de passion de Martin Eden
Forcément, j'ai été intriguée, et au salon du livre du Festival Etonnants Voyageurs, lorsque je l'ai vu, je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais ! 
Trois jours après, je le commençais dans l'avion, pour le finir en une semaine. Et pourtant, j'étais à Venise, donc rarement à l’hôtel, mais ce roman est tellement passionnant, l'écriture est tellement fluide, qu'on le dévore à une vitesse folle. 

Le personnage de Martin Eden attire immédiatement la sympathie et on s'attache à lui dès les premières lignes. 
Martin Eden est un self-made man à l'état pure. 
Si c'est la belle Ruth qui va le pousser à s'élever au même rang qu'elle pour la conquérir, le jeune homme va très vite évoluer, incapable d’étancher sa soif de connaissance au fur et à mesure qu'il en accumule. 
Et si on prend plaisir à voir Martin s'élever au fil des pages, on se rend vite compte que sa nouvelle vie l'éloigne de sa belle, qu'il va rapidement dépassé au niveau intellectuel. 
Et c'est là toute la beauté de ce livre. Si au départ Martin envie cette classe bourgeoise qui parle bien, sait se tenir et peut suivre des études grâce à sa fortune, il va vite déchanter en cours de route. 
Car ces gens n'ont que l'apparence de l'intelligence et ne vont pas au bout des choses. Martin finit par comprendre qu'on peut s'élever intellectuellement sans être riche et cette nouvelle sphère qu'il intègre va très rapidement l'ennuyer. 
Martin nous ouvre les yeux sur une autre richesse. Mais elle est à double tranchant, car engranger des connaissances, développer son intelligence, c'est aussi prendre conscience du monde qui nous entoure, de certaines réalité qui ne sont pas toujours bonnes à découvrir. 

Une autre facette de Martin Eden qui je le sais, en séduira plus d'un, c'est son acharnement. Martin a un but, un rêve, et il s'y accroche avec une volonté de fer. Il ne se laisse pas abattre, même sans le sou et tiraillé par la faim, sa foi est inébranlable. 
Il n'a besoin que de lui pour croire en son travaille et en ses rêves. Le monde entier peut être contre lui, il ne renoncera pas pour autant. Une telle force de caractère (bien qu'on puisse se dire qu'il est tout simplement borné !) porte à l’admiration. 

J'ai une multitude de détails qui me viennent en tête sur ce livre, mais je pense que pour en apprécier le développement, il faut en connaitre le moins possible. 
Alors pour finir, un dernier mot sur l’écriture de Jack London, qui est d'une fluidité incroyable, mais aussi sur la maitrise de son texte et plus particulièrement de son personnage de Martin. Le cheminement de ce personnage est d'une justesse impressionnante. Jack London sait où il emmène son personnage et même si parfois on a envie de dire à Martin d'écouter son entourage et de retrouver un peu de raison, on finit par se dire que cette situation sonne en fin de compte comme une évidence. Le personnage est toujours là où il doit être et qu'importe ses choix, on reste à ses cotés. 

Je pense que mon amour pour ce livre est assez clair, et si je n'ai malheureusement pas eu de coup de coeur, c'est tout simplement à cause de la fin.
Et ça m’énerve parce que cette fin est logique et inévitable, je n'en aurait d'ailleurs pas espéré une autre ou une meilleure, elle est parfaite ! 
Mais elle m'a tellement brisé le cœur et m'a rendu si triste lorsque j'ai refermé le livre que je n'ai pas réussi à accéder au coup de coeur. 
Alors, est-ce que le retour en France et le souvenir de mon voyage vénitien à accentué cette tristesse, je ne sais pas, mais il n'empêche que je n'ai pas eu ce petit déclic du coup de coeur. 
Néanmoins, il n'en est vraiment pas loin, et je vous recommande ce livre, que tout le monde devrait lire. 

Mademoiselle C.

mercredi 14 juin 2017

Le Seigneur des Anneaux | Troisième Partie : Le Retour du Roi | Livres 4 & 5 de J. R. R. Tolkien



Alors que Gandalf et Pippin se rendent à Minas Tirith où le royaume de Numénor s’apprête à vivre une grande bataille, Aragorn, Legolas et Gimli partent rallier l'armée des morts à leur cause. 
En parallèle, Sam et Frodon continuent leur périple jusqu'à la Montagne du Destin pour détruire l'Anneau. 


C'est avec un énorme pincement au coeur que j'ai quitté cette saga. Il est vrai que j'avais hâte d'en venir à bout pour connaitre le dénouement et découvrir d'autres lectures, mais lorsqu'on est plongé dans une si longue saga pendant un si long moment, on ne peut pas refermer le livre avec indifférence. 
Quitter ce monde, ces personnages... je me suis sentie vide en le rangeant sur mon étagère. 
J'ai essayé de faire durer le plaisir en regardant enfin les films et ça n'a pas du tout marché. J'ai été très déçue. Je n'ai pas reconnu certains personnages, l'histoire est parfois décousue au point que je me suis sentie perdue et certaines scènes ajoutées n'ont pour moi pas leur place car elles n'ajoutent rien d’intéressant à l'histoire. Le comble de l'horreur a été pour moi le traitement des personnages féminins. Donner autant d'importance à Arwen pour nous servir une histoire d'amour pathos et cucul... j'en serre encore les dents ! Et Eowyn, le personnage féminin badass du livre, qui veut partir en guerre comme n'importe quel homme en nous sortant une tirade sur la condition de la femme qui attend sagement son homme revenu auréolé de gloire après la bataille devient une midinette qui bave devant Aragorn et qui ne souhaite se battre que par amour pour lui... Grrrr ! 

Bref, revenons à cette troisième partie de la saga.  
Je n'avais jamais lu de roman avec des récits de bataille et je crois que pour une première, j'ai été plutôt bien servie. C'est vraiment prenant, on est immergé dans la foule et on sent que le danger peut venir de tous les cotés, on passe par une multitude d'émotions et on espère la victoire de nos héros (même si je pense qu'il n'y a pas vraiment de suspense. Même en ayant jamais lu les livres et vu les films, je connaissais les grandes lignes de l'histoire). 
 
Quant à Sam et Frodon, je trouve l'histoire de leur périple d'une maitrise incroyable
Le chemin qu'ils empruntent est tellement dur, ils sont tiraillés par la faim, la soif, ils sont seuls et fatigués, et ils savent que pour eux il n'y aura pas de retour. 
Ils marchent vers la mort mais ne dévient pas de leur but malgré le poids de plus en plus fort de l'Anneau. 
Et si c'est Frodon le porteur de l'Anneau, celui à qui revient la lourde tâche de le détruire, c'est Sam le véritable héro de cette quête. 
Il est d'une fidélité et d'une loyauté à toute épreuve, lucide et clairvoyant, prêt à tout pour permettre à son maitre de réussir sa mission. J'avais tellement d'admiration pour lui que j'avais très souvent envie qu'il pousse Frodon du haut de la montagne et finisse la quête à sa place ! 

J'ai tout de même une petite déception : la destruction de l'Anneau. 
Lire plus de 800 pages pour vivre le moment tant attendu sur 4 lignes... j'avoue que ma déception a été grande. Même les circonstances de sa destruction m'ont laissé sur ma fin.  
Mais je suis vite passée outre en voyant que si la destruction du l'Anneau met fin à la tyrannie de Sauron, ce n'est pas là que s'arrête l'histoire.
On retrouve nos personnages après la bataille, il faut tout reconstruire, réapprendre à vivre après cette période sombre et le dénouement m'a vraiment enchanté. Je le trouve parfait et je ne pouvais pas espérer mieux pour clôturer cette magnifique saga. 

J'ai l'impression de ne pas avoir rendu hommage à cette excellente saga avec mes articles, que je trouve très creux, mais j'espère vous avoir donné envie de la lire parce qu'elle vaut vraiment le coup. N'abandonnez pas parce que le début vous semble trop long et que vous voulez de l'action. Le Seigneur des Anneaux c'est tout un univers qu'il faut mettre place. C'est un monde qu'il faut apprendre à connaitre pour pouvoir le quitter à regret. 

Mademoiselle C.

jeudi 18 mai 2017

Le Seigneur des Anneaux | Deuxième Partie : Les Deux Tours | Livres 3 & 4 de J. R. R. Tolkien



Pippin et Merry on été enlevés par des Orques. Alors que Legolas, Gimli et Aragorn partent à leur recherche, Frodon et Sam continuent leur route seuls pour détruire l'Anneau. Ils se lieront à Gollum pour se frayer un chemin jusqu'en Mordor tandis que leurs compagnons tenteront de faire tomber Saroumane.


Par où commencer ? C'est compliqué de parler d'une suite sans spoiler. Et puis il y a tellement de choses à dire entre les rebondissements, les obstacles que doivent surmonter les protagonistes mais aussi leurs nouvelles rencontres.

J'avoue qu'en lisant les premiers chapitres de ce second tome, je commençais à me dire que ça ressemblait pas mal au premier tome et qu'il risquait de ne pas se passer grand chose.
Mais heureusement, à force de patience, j'ai enfin eu ce que j'attendais.
Si la chute de Saroumane a vraiment été un moment jouissif, la seconde partie où nous suivons Frodon et Sam m'a vraiment transporté.
On retrouve Gollum qui, bien qu'il soit un personnage perfide et repoussant, m'inspire une grande pitié (je ne devrais pas en avoir d'après mon frère, parce que Gollum est un connard ! xD) et que je le trouve vraiment fascinant. Je crois d'ailleurs en avoir parlé dans ma précédente chronique, mais je le trouve vraiment bien aboutit et maitrisé. Il m'inspire vraiment du dégout et de la méfiance et pourtant, je ne peut m'empêcher de me dire qu'il n'est que la victime de cet Anneau de malheur.

Et puis j'ai fais la connaissance de Faramir ! Sylphideland m'en avait parlé et j'avais vraiment hâte de le rencontrer. A première vu, il me plait bien. Je ne peut pas en dire grand chose pour l'instant parce qu'il n'est pas très présent dans ce second tome, mais j'ai hâte de croiser à nouveau sa route. Même si je doute qu'il surpasse Aragorn dans mon estime ! Ahah

Dans ce second tome, on entre un peu plus dans les contrées sombres de la Terre du Milieu et lorsqu'on le termine, on a qu'une envie, se jeter sur le troisième tome. 

J'ai vraiment beaucoup de mal à parler de cette saga. 
Ca fait plusieurs jours que j'ai terminé ma lecture de ce second tome, et je n'arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressent. C'est pour moi le genre d'histoire qui se vit et qu'il est impossible de raconter. Déjà parce que l'univers est infini et que les péripéties sont complexes et multiples. 

Je n'arrive pas à mettre des mots sur le plaisir que je ressent chaque fois que j'ouvre le livre pour me plonger dans les aventures de Frodon, Sam, Aragorn et leurs compagnons.
Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il faut lire cette saga. Prenez votre temps et surpassez l'ennui que vous inspire Hobbitbourg et les coutumes Hobbits. Parce que certes, l'action n'est pas omniprésente, mais c'est vraiment une belle aventure et les personnages sont très attachants.
Je tiens quand même à rappeler que je ne suis pas très portée sur la fantaisy, que j'avais détesté le premier film et que mon entourage était persuadé que je n'aimerai pas ... alors si ça, ça ne vous convainc pas...

Bref, moi je retourne me plonger dans cette fantastique saga pour attaquer la dernière partie, Le Retour du Roi.

Mademoiselle C.

jeudi 27 avril 2017

Les Seigneur des Anneaux | Première Partie : La Communauté de l'Anneau | Livres 1 & 2 de J. R. R. Tolkien



L'histoire commence dans la paisible Comté où vivent les Hobbits
Lorsque Frodon se voit remettre un mystérieux anneau ramené par son oncle Bilbon d'un long voyage, il ignore son pouvoir et ce qu'implique sa possession. Sauron, le Seigneur des Ténèbres cherche à le récupérer, et le jeune Hobbit sera entrainé bien malgré lui dans une aventure périlleuse. 
Avec ses compagnons il devra braver tous les danger pour mener à bien la Quête qui lui a été confiée.


Ca y'est, je me suis enfin lancée dans l'aventure du Seigneur des Anneaux
Depuis le temps que ma magnifique édition collector moisissait dans un vieux carton chez mes parents ! 
Je lui fais enfin honneur et malgré les avis peu encourageants que j'ai lu et les réticences de mon entourage quant à mon choix de lecture, j'ai adoré ! 
Et ce n'était pas gagné, parce que j'ai vu le premier film vers l'âge de onze ou douze ans et je n'avais pas du tout aimé. Mais comme les livres sont toujours mieux que les films, j'ai tenté ma chance ! 

J'avais entendu dire que beaucoup avaient abandonné dès le prologue parce que c'était long et ennuyeux de se taper des pages et des pages sur la vie des Hobbits, mais moi ça ne m'a pas du tout gêné ! 
J'ai tout de suite été happée dans cette univers et la plume de Tolkien est très fluide, ça se lit tout seul ! 

Dans ce premier livre de la première partie (Le Seigneur des Anneaux est divisé en trois parties, chacune d'entre elles comportant deux livres), il ne se passe pas grand chose, on ne va pas se mentir. 
On découvre surtout les personnages, l'histoire de l'Anneau et le monde dans lequel ils vont évolués. 
La première partie du voyage de Frodon et de ses amis m'a parfois semblé très longue, surtout à cause des longues descriptions du paysage, mais bizarrement, c'est pour moi un point positif. 

L'univers de Tolkien est incroyablement riche, complet et abouti. Ça donne le sentiment que les endroits qu'il décrit existent réellement tellement ils sont détaillés. Une véritable ambiance se crée et on a en tête des paysages incroyables.
Il est vrai que l'on échappe a aucun détail, qu'il s'agisse du ciel, des bruits environnants, de la couleur des feuilles en passant par l'aspect des montagnes, mais pour moi, c'est une véritable force.
Après tout, lorsqu'un personnage part à l'aventure, il est évident qu'il doit passer certains jours à marcher seul sans qu'un événement rocambolesque survienne sur sa route à chaque page. Je trouve que ça renforce le côté pénible de leur quête. On se sent loin et seul, la Quête semble interminable et la fatigue et la faim pèse sur le voyage.

D'ailleurs, Frodon est plutôt pas mal pour nous rappeler à quel point posséder l'Anneau est un fardeau. Suivre un personnage qui n'a pas l'âme d'un guerrier dès son départ, j'adore ! J'imagine que son évolution sera encore plus intéressante.
Dans cette histoire, Frodon se retrouve au cœur de l'intrigue sans l'avoir choisi. Il ne veut même pas en faire parti, essaye de refourguer l'Anneau à quelqu'un d'autre et se lamente plus d'une fois de ne plus être dans la Comté à vivre paisiblement. Ca fait vraiment du bien de temps en temps, un héro qui ne nous sort pas des tirades de preux chevalier que rien n'arrêtera. Il a peur, il a des doutes et des faiblesses. J'ADORE ! 

Mais celui que j'adore encore plus, c'est le personnage d'Aragorn. ÉNORME coup de cœur pour ce personnage sombre et tourmenté. J'ai vraiment hâte de découvrir son évolution dans les autres livres !


Dans le second livre, Frodon poursuit sa Quête et cette fois, de nombreux personnages s'ajoutent à l'aventure. On retrouve l'Elfe Legolas, le nain Gimli et Boromir.
On reste toujours sur un rythme assez lent quant à leur progression, mais le voyage est très long, on ressent la distance et la difficulté de traverser des contrées différentes à pied, mais c'est un véritable plaisir de suivre cette Compagnie dans leurs aventures.
Ils ont tous des tempéraments très différents mais tous sont réunis pour la même cause et possèdent des qualités indispensables pour partir à l'aventure.

Bien sûr, les personnages découvrent de nouveaux paysages et rencontrent de nouveaux alliés. Comme dans le livre précédent, on a un véritable approfondissement de l'univers de Tolkien et rien que pour ça, cette lecture est magnifique.
J'ai vraiment l'impression de rentrer dans un autre monde, qui existe au delà du livre et qui n'a pas besoin d'un lecteur pour suivre son cours. Lorsque je me plonge dans sa lecture, j'ai l'impression de prendre l'histoire en cours de route, que le temps continue sa course.
Et puis, on se sent tellement petit dans ce vaste monde. Qu'il s'agisse des distances ou des paysages parfois démesurés, pour le coup, on se retrouve à hauteur d'un Hobbit.

Et puis on sent la menace se rapprocher, doucement certes, mais elle plane et guette, de jour comme de nuit. Frodon commence à vraiment mesurer l'importance de sa mission et a déjà appris beaucoup de choses depuis son départ.
La première partie de cette aventure parait déjà longue et pénible, la peur est sans cesse palpable, alors j'imagine que dans les deux prochaines parties, les personnages vont se retrouver confrontés à des évènements bien plus effroyables qu'ils n'auraient pu l'imaginer.

Je pourrai encore parler de tellement de choses sur cette première partie.
L'histoire de l'Anneau et de son pouvoir, de son emprise sur Gollum, les différente créatures et les objets féeriques que l'on découvre au fil des pages et en particulier les Elfes.
J'aurai encore beaucoup de choses à dire et pourtant, j'aurai l'impression de n'en dire que trop peu tellement cet univers est vaste et que son Histoire fourmille de détails.
C'est vraiment une expérience à vivre si vous avez envie de vous sentir dépaysé et de partir dans une véritable aventure.

J'avais prévu de faire une pause entre chaque partie de ce pavé, mais chaque fois que je le ferme, j'ai tout de suite envie de m'y replonger, alors je pense que je vais finalement aller jusqu'au bout. Je sais que si je commence autre chose, je vais constamment penser à la suite qui m'attend.

Alors c'est partie pour la deuxième partie du Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours
J'ai hâte de connaitre la suite et je suis impatiente de retrouver tous les personnages !
Même si vous n'êtes pas friands de fantaisy, ce qui est mon cas, je vous conseille vivement Le Seigneur des Anneaux. Ça reste un classique du genre incontournable et la seule chose qui, je pense, pourrait rebuter certains, ce sont les longues descriptions des paysages.
Mais je trouve que ça ne gâche en rien la compréhension de l'histoire si vous décidez de ne pas trop vous y attarder. Personnellement, j'ai parfois un peu de mal à situer géographiquement les lieux dont Tolkien nous parle, mais ça ne m'empêche pas de suivre et de comprendre la Quête des personnages.
Je pense qu'il faut juste prendre son temps, lorsqu'on décide d'aborder ce livre.

Mademoiselle C.

samedi 8 avril 2017

Partie Carrée de Théophile Gautier



Le jour de leur mariage, deux couples se retrouvent séparés et embarqués malgré eux dans des aventures imprévues. L'un va se retrouver en Inde, tandis que deux autres vont voguer à bord d'un navire jusqu'à l'île de Saint-Hélène.


Il ne pouvait y avoir que Théophile Gautier pour me sauver de ma panne de lecture !
Et pourtant, cette histoire ne m'a pas emballée plus que ça. 
Autant j'adore cet auteur et en particulier sa plume, surtout lorsqu'il conte des récits fantastiques, mais pour ce qui est de l'aventure... bof. 

Bon, Gautier, c'est le roi de la description. C'est très beau à lire, c'est poétique, c'est imagé, mais ça casse l'action. Et  déjà qu'il n'y en a pas beaucoup... 
Arrivée à la moitié du livre, je commençais à sérieusement m'inquiéter parce qu'elle n'arrivait toujours pas ! J'attendais avec impatience l’extraordinaire aventure que m'avait promit la quatrième de couverture et franchement, c'était loin d'être transcendant. 

D'ailleurs, j'en profite ici pour faire une petite aparté sur l'imposture qui entoure cette édition. Déjà, il y a plus de 300 pages, mais c'est écrit tellement gros qu'à mon avis, dans une police d'écriture normale, on atteint à peine les 150 pages ! On a vraiment l'impression que ce choix est uniquement là pour justifier le prix du bouquin (18,90 euros quand même ! Heureusement que je l'ai eu d'occasion).
Et ce résumé... ! On nous parle d'une aventure captivante, de péripéties rocambolesques, de voyages extraordinaire en Inde, sur l'île de Sainte-Hélène et de rencontres incroyables dont celle de Napoléon, rien que ça ! 
Là, clairement, les mecs se sont emballés hein ! On me parle d'un sage et d'une magicienne, pour moi ce sont clairement des membres d'une secte et pour ce qui est de Napoléon, un des personnages le croise un bref instant, ça fait trois lignes... 
Quand je pense qu'ils ont même eu l'audace d'ajouter que ce récit peut, je cite "être considéré comme le premier thriller de l'histoire de la littérature", non vraiment là faut pas pousser ! 

Alors forcément, après ce résumé plus qu'alléchant, on a hâte de se plonger dans cette aventure de dingue. Mais heureusement pour moi, je suis familière de Théophile Gautier, et quand j'ai commencé à voir les descriptions s'enchainer, je me suis calmée, je suis redescendue de mon nuage et j'ai lu l'histoire en faisant abstraction du teaser de ouf au dos du bouquin. 
Et j'ai bien fait. Même si je n'ai pas particulièrement aimé l'histoire, au moins, je ne l'ai pas détesté.  

Déjà, on va suivre deux couples sur le point de se marier, qui vont se retrouver séparés, embarqués dans des aventures différentes et s'échanger (d'où le titre Partie Carrée; d'ailleurs je vous laisser aller voir ce que c'est "en vrai" une Partie Carrée. Là non plus, vous excitez pas hein...). 
Autant j'ai adoré suivre Benedict et Édith naviguer jusqu'à l'île de Sainte-Hélène, autant, suivre ce CONNARD de Volmerange... je m'en serai bien passé ! 
Lors de la nuit de noce, Volmerange apprend que sa femme n'est pas vierge et il la poursuit dans les rues de Londres, pour la jeter dans la Tamise. Aucun remord, pour lui il a le droit, parce que bien sur, à cette époque, tu peux tuer ta femme si elle n'est pas vierge. Il a même le droit de tuer celui qui a coucher avec sa femme et biens sûr, il ne va pas se gêner pour le faire ! 
Et ce personnage va être aussi décevant et détestable tout au long du livre. 

L'histoire reste tout de même assez divertissante, les descriptions et la plume de Gautier sont vraiment magnifiques et la fin est assez inattendue; en tout cas elle m'a surprise. 

Pour conclure, je dirais que cette histoire reste assez divertissante, même si je ne compte pas la relire un jour.
Je suis tout de même très contente que cette lecture m’ait enfin permis de sortir de ma panne, et même si ce n'était pas exceptionnel, je compte bien relire Théophile Gautier. Mais je pense rester dans son univers fantastique !

Mademoiselle C.

jeudi 9 mars 2017

La Couleur des Sentiments de Kathryn Stockett [Coup de Coeur]



L'histoire se passe à Jackson, dans le Mississippi, dans les années 60. 
Nous suivons le destin de trois femmes : Skeeter, une jeune fille Blanche qui rentre dans sa ville natale après ses études, Aibileen, une domestique Noire qui s'occupe d'enfants et Minny, une autre domestique Noire qui n'a pas sa langue dans sa poche. 
Toutes les trois vont s'allier et entrainer d'autres domestiques avec elle pour écrire un livre de témoignages et raconter le quotidien de ces femmes Noires qui travaillent au service de familles Blanches.


Je l'ai dévoré, je l'ai adoré et c'est avec un gros pincement au cœur que j'ai refermé ce livre et quitté ces personnages !
J'ai aimé l'époque, l'ambiance, les personnages et leurs destins, mais aussi le message que délivre cette histoire. Je ne trouve rien de négatif à dire, et j'ai même adoré détester certains personnages ! 

Ce livre est émouvant et drôle. 
Suivre le parcours de ces trois femmes différentes mais au caractère affirmé est un véritable bonheur et je n'ai eu aucun mal à partager leur joies et leurs peines. 
Les personnages sont hauts en couleur et bien nuancés, ils évoluent et apprennent les uns des autres. J'ai aimé les trois personnages principaux, et j'ai même un coup de cœur pour Célia Foote, qui, bien qu'elle ne soit qu'un personnage secondaire, m'a touché par ses similitudes avec Marilyn Monroe.
Marilyn Monroe est une femme pour qui j'ai beaucoup de respect, d'admiration et de fascination et le parallèle avec Célia m'a ému.
Sous ses airs naïfs et superficiels, elle cache une grande tristesse et bien plus d'intelligence qu'on ne l'imagine.
Célia est peut-être une fausse blonde tout droit sortie de sa campagne, mais elle n'a rien à envier aux bourgeoises qui l'exclut et la prenne de haut. Car Célia se fiche des apparences et traite sa bonne comme une égale, sans même se poser la question. Et c'est ça que j'aime chez ce personnage. Pour elle, il n'y a pas de barrière et elle agit avec un naturel désarmant !
Quelle bonne idée de l'avoir mise avec Minny, le personnage grande gueule qui se montre la plus enragée envers les Blancs.

Et c'est là que je trouve ce livre magnifique. L'auteur réussit à délivrer son message sans tomber dans le militantisme, sans accuser ni culpabiliser le lecteur ou ceux qui se contentent d'observer les injustices sans bouger ni se remettre en question. Elle même faisait parti de ceux qui ne se souciaient pas de ce que pouvait bien ressentir une bonne. Parce que c'était quelque chose de normal pour tout le monde, et qu'il a fallut du recul pour changer de point de vu.
Comme le livre que Skeeter Phelan écrit avec Aibileen, Minny et les autres bonnes, elle expose les faits comme ils sont, sans culpabiliser le lecteur ou le montrer du doigt. Les témoignages nous touchent et font réfléchir sans nous braquer.
D'ailleurs, dans ces témoignages, tout n'est pas tout noir ou tout blanc, et certains témoignages, très positifs, sont vraiment touchants.

En conclusion, je me contenterai de vous dire qu'il faut absolument lire ce livre magnifique, duquel il ne ressort que du bon !

Mademoiselle C.

dimanche 5 mars 2017

La Nuit des Temps de René Barjavel [Coup de Coeur]



Nous sommes en Antarctique. A plus de 900 mètres sous la glace, une équipe scientifique détecte un faible signal, comme un appel venu du centre de la Terre. 
Une expédition est alors mise en place, et on finit par découvrir une étrange sphère, dans laquelle repose, depuis plus de 900 000 ans, un homme et une femme, qui pourraient bien détenir la clé de nos origines.


C'est fou, comme une simple page, un paragraphe ou même un mot, peut complètement faire basculer votre vision d'un livre; le faire basculer de l'excellente lecture au coup de cœur. 
C'est bouleversée que j'ai refermé La Nuit des Temps et je conseille cette lecture à TOUT LE MONDE ! C'est impossible de ne pas aimer, de ne pas être touché par cette histoire. 

La Nuit des Temps, c'est l'histoire de nos origines, qui bouleverse et remet en question nos racines et nos croyances. Bien sûre, ce n'est qu'une fiction mais après tout, pourquoi pas ? 
L'idée d'une civilisation arrivée au bout de son histoire et de sa technologie, qui ne peut connaitre que l'issue de la guerre et de la destruction, pour repartir à zéro, il me semble que cette hypothèse reste envisageable. 
L'éternel recommencement, l'Homme qui répète les mêmes erreurs et qui s'élance avec rage vers une fin toujours funeste; c'est beau, triste, fascinant, inévitable... 

La Nuit des Temps, c'est aussi l'histoire de notre propre civilisation et de ses travers, de sa Nature profonde, mauvaise et intéressée.
Sans surprise, la découverte de la sphère et de ses occupants attise beaucoup les convoitises, que les pays veulent s'arracher pour s'en approprier la paternité ou s'enrichir. En découle des conflits entre les uns et les autres, des menaces de guerre, des complots, des sabotages, bref, tout ce pour quoi nous sommes les plus doués... 
Mais surtout, La Nuit des Temps, c'est une magnifique histoire d'amour qui a traversé le temps. 
Lorsque Eléa se réveille de son long sommeil, nous découvrons son peuple, ses coutumes et son Histoire, mais aussi Païkan, son grand amour. 
Je ne veux pas trop en dire et en même temps, cette relation particulière ne peut pas être bien expliquée. Elle est complexe, belle et aucun de nos mots n'a d'équivalent, car ce qu'ils éprouvent l'un pour l'autre va bien au-delà de celui que nous avons nommé "amour".
Imaginez seulement que l'on vous présente la personne parfaite pour vous; votre âme sœur, celle qui vous complète au point que vous ne faites plus qu'un avec elle. Même là, mon explication est bien médiocre, je ne peux que vous encourager à lire le livre pour vraiment vous rendre compte de la beauté et de l’intensité de cette histoire d'amour. 

D'ailleurs, leur histoire d'amour me fait rebondir sur ma bête noire du livre mais qui, je vous rassure, n'a en RIEN perturbé ma lecture ni même entaché mon coup de cœur
Je ne sais pas si ça vient de moi, mais j'ai détesté le personnage de Simon, l'un des scientifiques à l'origine de la découverte du signal enfoui sous la glace. 
Dès qu'il pose les yeux sur Eléa, il en tombe follement amoureux et se l'approprie d'une façon qui m'a révolté tout au long du livre. Et c'était vraiment physique. Dès qu'il était avec elle, qu'il pensait à elle, mon corps faisait un rejet. 
Alors c'est drôle, parce qu'il ressent la même chose dès que quelqu'un d'autre que lui la touche ou lui parle, mais si lui était motivé par ses propres sentiments et son désir de lui faire oublier son passé, j'étais outrée qu'il tente de se mettre entre Eléa et Païkan et qu'il essaie de salir leur amour si pure et sincère. 

C'est très compliqué d'écrire cet article et de parler du livre, parce qu'il est très riche, mais aussi parce que moins vous en saurez, mieux ce sera. 
Dans cet article je n'ai fait que survoler l'histoire et rien de ce que j'ai écris ne pourra vous gâcher votre lecture, mais si vous l'avez lu, n'hésitez pas à m'en parler, parce que je meure d'envie de partager ça avec quelqu'un ! Ahah !

Il y a quelques temps, Perseline, de la chaine Youtube Il était une fois Perseneige, m'avait conseillé de stopper toutes mes lectures en cours pour me plonger dans La Nuit des Temps. Et bien après l'avoir lu, je ne peux que lui donner raison et vous donner le même conseille ! FONCEZ ! 

Mademoiselle C.

dimanche 26 février 2017

Tristan et Iseult par Joseph Bédier



Tristan et Iseult fait parti de ces légendes, transmises oralement, que les historiens ont réécrites tant bien que mal à l'aide de fragments de textes retrouvés, composés au XIIème et au XIIIème siècle par diverses auteurs comme Béroul, Thomas d'Angleterre et autres anonymes. 
Au début du XXème siècle, le philologue spécialiste de l'époque médiévale Joseph Bédier a reconstitué dans une œuvre "complète" l'histoire de ces deux amants maudits, à partir des fameux fragments des diverses auteurs. C'est donc cette version que je vous présente dans ce article.  

D'abord, je dois dire que si vous aimez le Moyen-Âge, la chevalerie et l'amour courtois, cette histoire va vous plaire.
Vous trouverez en Tristan l'image du preux chevalier qui ne recule jamais devant le danger, vous rencontrerez un dragon, un géant, une magicienne capable de concocter de puissantes potions, mais vous suivrez surtout l'histoire d'un homme et d'une femme victime d'un puissant sortilège.

Car oui, Tristan et Iseult, ce n'est pas l'histoire d'un coup de foudre passionné.
Iseult est promise au roi Marc, l'oncle de Tristan, qui doit la ramener en Cornouailles pour l'épouser, et sans l'intervention de la servante d'Iseult, leur amour ne serait jamais devenu une malédiction.
Iseult n'a que douze ans, et lorsqu'on lui dit qu'elle va épouser le vieux roi Marc alors qu'elle a devant elle le jeune et beau Tristan... forcément le mariage auquel elle doit se soumettre ne la réjouit pas.
Alors sa mère, puissante magicienne, concocte un philtre d'amour que sa servante devra faire boire au couple royale lors de leur nuit de noce. Après l'avoir bu, il seront follement épris l'un de l'autre pendant trois ans, au point de  ne pouvoir supporter d'être séparer l'un de l'autre plus d'une journée et d'en mourir s'ils sont éloignés plus d'une semaine. 
Mais bien sûre, vous vous doutez que rien ne se passe comme prévu et la servante verse la potion à Tristan et Iseult ! Et là c'est le début des ennuis ! 

Déjà, premier problème, que je trouve bien pervers, lorsque Iseult arrive en Cornouailles, elle n'est plus vierge ! Alors pour faire croire au roi Marc que c'est le cas, elle demande à sa servante de prendre sa place lors de la nuit de noce ! Chouette non ? 

Sous l'emprise du philtre d'amour, Tristan et Iseult seront victimes de leurs sentiments et n'auront de cesse de se voir en cachette et de contrer les complots de la cour.
Et c'est là que cette histoire m'a particulièrement plut. On retrouve les complots et les jalousies de la cour, qui se terminent souvent par des scènes sanglantes.
Alors après, on se dit quand même que le roi Marc est sacrément con, mais on s'attache beaucoup à ce couple maudit et on a envie de les voir s'en sortir pour qu'ils puissent vivre leur amour.
Il est vrai que leur amour sonne comme une malédiction et s'avère même être une contrainte pour les deux amants qui ne peuvent s'aimer librement, toujours poussés à prendre des risques pour se retrouver parce qu'ils sont incapables d'être séparés sans en souffrir, mais dès que l'effet de la potion disparait ils restent attachés l'un à l'autre et s'aiment du même amour.

Je pense que vous l'aurez remarquer, je ne donne pas vraiment mon avis sur ce livre, parce que c'est impossible de critiquer une histoire qui s'avère être le travail de reconstitution de plusieurs récit par un homme du XXème siècle
Il faut la prendre comme une légende qui a traversé les âges et qu'un homme a voulu sauver de l'oubli. 

Par contre, j'ai très envie de vous parler des similitudes entre Tristan et Iseult et le Roméo et Juliette de Shakespeare
L'un comme l'autre ne sont que des réécritures d'une histoire d'amour vieille comme le monde (dont les premières traces semblent remonter au mythe de Pyrame et Thisbé), mais j'ai pris un malin plaisir à relever les similitudes entre les deux histoires :

  • On retrouve le schéma de l'amant qui tue l'oncle de celle qu'il aime, et les tourments de la jeune fille, perdue entre ses désirs de vengeance et d'amour. 
  • La potion joue une place très importante dans les deux histoires. Sous la forme d'un philtre d'amour dans Tristan et Iseult, et d'un poison chez Roméo et Juliette
  • Dans Roméo et Juliette, le destin des amants est écrit dès le début de la pièce dans les étoiles. Dans Tristan et Iseult, on retrouve ce même rapport aux étoiles avec un nain qui peut y lire l'avenir et met en garde à plusieurs reprises le roi sur les rendez-vous clandestins des deux amants. 
  •  Dans les deux histoires, la mort des amants se joue sur un message mal transmit, seulement, pour Tristan et Iseult, il ne s'agit pas d'un empêchement mais d'une vengeance. 
 
On retrouve aussi un passage qui m'a beaucoup étonné puisqu'il est assez similaire au conte de Blanche-Neige. 
Iseult craint que sa servante révèle son histoire avec Tristan, demande à deux serfs de l'emmener dans la forêt pour la tuer et de lui ramener sa langue comme preuve. 
Une fois dans la forêt, la jeune servante fait tellement pitié aux deux serfs qu'ils l'épargne et rapportent à la reine la langue d'un lièvre. Ça ne nous évoque rien ?
Bon, contrairement à la belle-mère de Blanche-Neige, Iseult se repent et retrouve sa servante avec joie ! 
 
Je termine avec une anecdote qui m'a fait particulièrement sourire en bonne fan de Kaamelott que je suis ! 
Tristan se marie avec une autre Iseult, qui lui rappelle celle qu'il aime par la beauté et le nom, mais lors de sa nuit de noce, l'image de son premier amour lui revient et il lui est alors impossible de faire l'amour avec sa femme. Il lui prétexte une blessure de guerre qui le rend impuissant, puis se confie à son beau-frère sur le serment de fidélité qui le lie à Iseult
Je n'ai pu m'empêcher d'avoir une pensée pour cette pauvre Guenièvre ! Ahah !  

Bon, et bien en conclusion, je vous conseille cette lecture, que vous aimiez les mythes chevaleresque ou celui des amants maudits rendus célèbres par Roméo et Juliette
Personnellement, je trouve qu'il est toujours intéressant de lire plusieurs versions d'une même histoire !

Mademoiselle C.